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L'effet Golem : comment les attentes négatives façonnent-elles nos vies ?

Comment les attentes que nous avons des autres influencent-elles leur comportement et leurs performances ? C'est une question essentielle que soulève l'effet Golem, un phénomène psychologique qui démontre que les attentes négatives peuvent avoir un impact profond sur la façon dont les individus se perçoivent et agissent.

Ce concept, moins connu que son opposé, l'effet Pygmalion, met en lumière le pouvoir des préjugés et des croyances dans la formation des résultats et des comportements. Après avoir abordé l'effet Spotlight, la thérapeute Christel Audibert, basée à Mazan et Carpentras, explore les mécanismes de l'effet Golem, ses implications, ainsi que les moyens de l'éviter dans des contextes éducatifs, professionnels, sociaux et relationnels.


L'effet Golem

Qu'est-ce que l'effet Golem ?


L'effet Golem tire son nom de la mythologie juive, où le Golem est une créature façonnée à partir d'argile, capable de causer des destructions lorsqu'elle échappe au contrôle. En psychologie, ce terme fait référence à une prophétie autoréalisatrice négative : les attentes faibles ou négatives d'une personne à l'égard d'une autre peuvent conduire cette dernière à se conformer à ces attentes, limitant ainsi ses performances et son potentiel.



Mécanismes sous-jacents


L'effet Golem fonctionne par divers mécanismes psychologiques :


  1. Biais cognitif : les attentes négatives colorent la manière dont une personne est perçue et traitée, influençant les interactions et le soutien qu'elle reçoit.

  2. Impact sur la motivation : lorsque les individus intègrent ces attentes négatives, leur motivation à réussir ou à s'améliorer diminue. Ils peuvent se sentir moins capables, ce qui affecte directement leur performance.

  3. Comportement de retrait : les personnes sous-estimées peuvent adopter un comportement de retrait, se désengageant des tâches ou évitant les situations où elles pourraient échouer.



Exemples et conséquences de l'effet Golem


Éducation 

En éducation, il peut engendrer un cercle vicieux de faible estime de soi et de mauvaises performances

Dans le contexte éducatif, l'effet Golem peut être observé lorsqu'un enseignant, convaincu qu'un élève n'a pas le potentiel de réussir, réduit inconsciemment les opportunités d'apprentissage de cet élève. Par exemple, l'enseignant pourrait ne pas l'encourager à participer aux discussions en classe, lui attribuer des tâches moins stimulantes ou ne pas lui fournir le soutien nécessaire pour progresser. L'élève, percevant ces signaux, peut commencer à douter de ses propres capacités, ce qui se traduit par une baisse de motivation et, finalement, par une performance en deçà de son véritable potentiel. Ce cycle de faible performance et d'estime de soi amoindrie peut devenir difficile à briser, d'autant plus si ces attentes négatives sont partagées par d'autres enseignants ou par les parents.


Travail 

Dans le milieu professionnel, il peut entraver le développement des talents et réduire l'efficacité d'une équipe.

Au travail, l'effet Golem se manifeste lorsqu'un manager a peu de confiance en un employé. Imaginons un manager qui, dès le début, pense qu'un nouveau membre de l'équipe est moins compétent que les autres. Ce manager pourrait alors limiter les responsabilités confiées à cet employé, éviter de lui donner des projets importants ou ne pas investir dans son développement professionnel. L'employé, conscient de ces faibles attentes, peut perdre en motivation, se désengager de son travail et voir sa productivité chuter. Cette situation peut créer un cercle vicieux où l'employé, se sentant sous-estimé, cesse de prendre des initiatives ou de chercher à s'améliorer, renforçant ainsi l'idée qu'il n'est pas à la hauteur.


Couple 

Au sein d'un couple, il peut provoquer des tensions et affaiblir la relation.

Dans un couple, l'effet Golem peut apparaître lorsque l'un des partenaires a de faibles attentes vis-à-vis de l'autre. Par exemple, si un partenaire pense que l'autre n'est pas capable de prendre des décisions importantes ou de gérer des responsabilités familiales, il peut commencer à assumer toutes les tâches décisionnelles. Le partenaire sous-estimé, se sentant dévalorisé, peut alors se désengager de ces responsabilités, renforçant l'idée qu'il n'est pas apte à prendre des décisions importantes. Cela peut créer une dynamique déséquilibrée dans la relation, où l'un des partenaires porte la majorité du poids des responsabilités, tandis que l'autre se retire de plus en plus, créant des tensions et de la frustration au sein du couple.


Relations parentales 

Dans les relations parentales, il peut limiter le potentiel d'un enfant en restreignant ses opportunités d'apprentissage et de croissance.

Dans les relations parentales, l'effet Golem peut avoir des conséquences profondes sur le développement d'un enfant. Par exemple, si un parent a de faibles attentes quant aux capacités de son enfant, il pourrait ne pas l'encourager à essayer de nouvelles activités, à relever des défis académiques ou à développer des compétences indépendantes. Un parent qui pense que son enfant n'est pas doué en mathématiques, par exemple, pourrait éviter de le pousser à s'engager dans des activités mathématiques stimulantes ou ne pas lui fournir le soutien nécessaire pour surmonter les difficultés. L'enfant, conscient de ces faibles attentes, peut perdre confiance en ses capacités et éviter les situations où il pourrait échouer, ce qui limite son développement global et ses opportunités de croissance.



L'effet Golem

Prévention de l'effet Golem


  1. Hypnose : l'hypnose peut être utilisée pour reprogrammer les croyances limitantes et les attentes négatives que l'on a envers soi-même ou les autres. En accédant à l'inconscient, l'hypnose permet de renforcer la confiance en soi et de modifier les schémas de pensée négatifs qui peuvent contribuer à l'effet Golem.


  2. Thérapie brève à partir de techniques comme la PNL, l'EFT ou même l'EMDR : la thérapie aide à identifier et à restructurer les pensées négatives et les attentes irréalistes. En travaillant sur ces aspects, les individus peuvent apprendre à adopter des croyances plus positives et des comportements plus constructifs.


  3. Auto-réflexion et formation : des programmes de formation sur les biais cognitifs et des pratiques d'auto-réflexion régulières peuvent aider les enseignants, les managers, les parents et les partenaires à prendre conscience de l'effet Golem et à adopter des comportements plus encourageants.


  4. Établir des attentes élevées mais réalistes : fixer des attentes élevées, mais atteignables, pour tous, tout en offrant le soutien nécessaire, est essentiel pour éviter les pièges de l'effet Golem.


  5. Encouragement et feedback constructif : fournir un feedback régulier, positif et constructif permet de contrer les effets des attentes négatives en valorisant les efforts et les améliorations.



Conclusion


L'effet Golem illustre comment les attentes négatives peuvent devenir des prophéties autoréalisatrices, limitant le potentiel des individus dans divers aspects de leur vie. En étant conscients de ce phénomène et en utilisant des outils comme l'hypnose, la thérapie et l'auto-réflexion, il est possible de contrer cet effet et de favoriser des environnements plus constructifs et encourageants.

Il s'agit, en fin de compte, de reconnaître et de cultiver le potentiel de chaque individu, libéré des entraves imposées par des attentes limitées ou négatives.



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